On se retrouve ce soir, même plus une habitude,
tranquille, retour vers l’absurde.
Rien de nouveau sous ce soleil,
des riens, des maux, des hirondelles.
des animaux ? Des perditions, des croisements de lutte.
Un jour nouveau, une nuit, une heure ?
Un terme à tout.
Reprendre le fil ? Est oublié.
Recommencer ?
Des questions, des questions. Des questions.
Peut-être. Possible
Recommencer ?
Un autre monde traverse, esprit et dissipe ;
des instants… Intéressants ?
Il reste tant à dire et oublier !
Un piège, une construction, un pré-requis ?
Je n’ai rien inventé.
Je reviendrai un jour et de nouveau capable,
de ces dévastateurs, de ces semblants de lames,
je ferai de nouveau vibrer ces assertions
qui prenent forme, déforment.
Il ne faudra rien.
Le verbe reviendra à l’idiotie du bonhomme,
et la page, de nouveau habitée et cruelle,
reflêtera les heurs.
Coups, contre-pointes, mal aux joues, saloperies…
Combien d’années, sans un mot, une ligne ? J’ai épongé ma vie à l’ombre d’une éxistance que j’ai cru aisée, saine et logique. Je me suis reposé. J’ai cru. Cru qu’il était facile d’oublier , facile d’imaginer, facile de ne plus se soucier. Longtemps à l’ombre d’un va-t-en-paix. J’ai oeuvré à construire, créer. J’ai fait ma vie. Boulot, femme, enfant, femme, enfant. Abnégation ? même pas. J’ai beaucoup pensé à moi. Abnégation, peut-être, j’ai beaucoup pensé aux autres. Peu de doute, ou presque. Envie parfois. Comme un rien de… Rien. Pas de changement. Ce soir, ce n’est pas différent. Idem, idéal, les enfants dorment, madame aussi. Alors ?
Le mots reviennent peut-être…
Leurs cruautés ne seront que le reflet de mes gestes, mon âme entre mes mains, supports en devenir d’un verbe perdu. Je cherche encore, exprimer et dire. Abdiquer. Où souligner plutôt ce qui me paraît bleme, inventer, désirer. J’ai le regret amere, la conscience aiguisée. Ascerbe absurde encore qui me colle à la peau. Je ne reviendrai pas. Toujours, je penserai, idiot, délethère, mal-en-pis, à mon monde sans risque, sans monstres, sans certitude, délicat, adéquat, exquis et désinvolte où tout va bien, très bien. Je n’imagine plus autrement. Je n’imagine plus vraiment. Je ne m’imagine plus tellement.
J’ai tant laissé, passé.
Comme un coup de poignard, je re-voie des personnes, comme un assassinat, me rappellent en souvenirs. Un temps où reflexion, artifice et musique, un quotidien, des lectures, un jeu, un peu… J’ai tout perdu. Je ne reviendrai pas. Où alors très agé? Si j’y arrive un jour. Tout est perdu, je le sais, je n’y reviendrai pas. La terre, ma terre, ambiance, a eu raison de moi, aujourd’hui, les fleurs, je les laisse pousser, j’en veux partout, tout le temps. J’en plante partout tout le temps. Cette terre, usante et mal-en-point, aura raison de moi. Un jour. C’est sous elle que je finirai. Un jour à l’ombre d’un arbre que j’aurai planté. Où pas…
Quelconque.
Comme tout un chacun.
Vient se confondre.
Et oublie ce pourquoi.
Avec un peu de volonté.
Saurait retrouver.
Sa route.
J’ai un peu mal au coeur.
Je ne sais pas si je peux respirer correctement.
J’ai comme un doute.
Un jour, peut-être, je saurai enfin être convenable.
Bon c’est reparti.
Un nouveau tour pour un nouveau no man’s land. L’expression se meut et se perd en vastes infinis d’oubli d’être. C’est reparti. Le compliqué ouvre la planche à clous, Fakir, inoculé, retenir, revenir, renier, renaître ? Les mortes muses pleurent. Les corps de brume meurent. Il n’y a aura plus. De réveil aux aurores, de caresses douces, sincères. En mémoire d’intentions qui se perdent, se délitent. Un nouveau jour arrive. Un nouveau jour arrive avec ses faux semblants, ses fuyants, ses affects, ses misères d’affection, ses sourires infection.
Infectieux, maladif ?
Bon, c’est reparti. Un nouveau jour arrive.